Les documents d’archives, ce sont les traces de notre passé, les faits d’aujourd’hui et la mémoire de demain. La Société historique du Saguenay présente une infime partie de son patrimoine documentaire et révèle des éléments significatifs de l’histoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Admirez les coups de cœur des archivistes, des documents d’archives sélectionnés parmi des milliers pour leur unicité et leur portée. La Collection de la Société historique du Saguenay (P002) comprend les premiers documents recueillis par la Société historique du Saguenay à partir de 1934. Mgr Victor Tremblay, fondateur et archiviste de la Société historique du Saguenay, et ses nombreux collaborateurs ont rassemblé une impressionnante documentation sur l’histoire régionale provenant de sources variées. La collection couvre l’an 1502 à 2022 et se divise en 13 séries. Elle se démarque par sa richesse, sa pertinence et sa diversité à plusieurs niveaux : les sujets abordés, les périodes couvertes ainsi que les types de support des documents conservés. L’exposition est diffusée dans le cadre du projet de traitement de la Collection de la Société historique du Saguenay (P002) au Programme pour les collectivités du patrimoine documentaire de Bibliothèque et Archives Canada. Encore plus de trouvailles et de documents sont disponibles à la Société historique du Saguenay, dont la mission est de diffuser, d’acquérir, de traiter et de conserver le patrimoine documentaire du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
L’Oiseau blanc en 1927
Charles Nungesser et François Coli sont d’ex-vétérans français de la Première Guerre mondiale. Ils sont reconnus comme des as de l’aviation. Le 8 mai 1927, ils tentent de battre un nouveau record, celui de traverser l’océan Atlantique, de Paris à New York, sans escale, à bord d’un biplan nommé l’Oiseau blanc. Ils estiment un vol de 35 heures pour se rendre à destination et planifient amerrir en face de la statue de la Liberté. L’avion est vu pour la dernière fois en Irlande à 11 h 00. Les festivités commencent à New York en attendant l’arrivée des héros. Ils accumulent du retard sur leur itinéraire et l’inquiétude s’installe.
Les aviateurs sont portés disparus. Une dizaine de témoignages affirment avoir vu ou entendu un avion le lendemain, à Terre-Neuve, à Saint-Pierre-de-Miquelon et au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Les jours suivants, des recherches sont entamées pour retrouver Nungesser et Coli. Dans la région, un avis de recherche leur étant adressé est distribué en plusieurs copies. Les initiatives de recherche ne rapportent cependant aucune découverte.
Cinq ans plus tard, soit le 9 août 1932, un message retrouvé dans une bouteille dans la rivière Péribonka laisse présager que les deux disparus se sont écrasés au Saguenay–Lac-Saint-Jean, mais l’année inscrite sur le papier ne correspond pas à l’année de l’événement. Est-ce un canular?
Aujourd’hui, personne ne sait ce qui est réellement arrivé aux aviateurs et les nombreux témoignages ont brouillé les cartes. Quoi qu’il en soit, deux semaines après le départ de Nungesser et Coli, Charles Lindbergh s’est inscrit dans l’histoire comme étant le premier pilote à traverser l’océan avec succès.
La série Dossiers (P002, S01) de la Collection de la Société historique du Saguenay est constituée d’archives concernant une diversité de sujets relatifs à l’histoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean entre 1631 et 1993. Elle représente 27,13 mètres de documents textuels. La série contient aussi 427 photographies, 211 cartes géographiques, 122 dessins d’ingénierie et techniques, 89 images imprimées, 79 dessins, 32 dessins d’architecture, 8 autres images fixes, 6 objets, 3 diapositives, 3 négatifs, 1 croquis et 1 film.
Recto. Prospectus adressé à Nungesser et Coli pour les retrouver. Société historique du Saguenay, P002, S02, D466, P6-01
Verso. Prospectus adressé à Nungesser et Coli pour les retrouver. Société historique du Saguenay, P002, S02, D466, P6-02
Message retrouvé par David Pouliot le 9 août 1932 dans la rivière Péribonka. Société historique du Saguenay, P002, S02, D466, P1
Journal Le Brûlot en 1881
Entièrement écrit à la main, Le Brûlot est le tout premier journal de la région. La Société historique du Saguenay conserve toute la collection en format original. Elle représente 28 numéros, publiés par le Séminaire de Chicoutimi entre le 12 juin 1881 et le 14 juin 1893. Les sujets traités sont variés : le journal se veut politique, littéraire, scientifique, agricole, commercial, dramatique et militaire. Un abonnement annuel est possible au coût de 0,10 $.
Des premières tentatives de journaux imprimés ont lieu entre 1864 et 1879 ayant pour titre : le Murmure du Lac-Saint-Jean et L’Écho du Saguenay. Ils sont toutefois imprimés à l’extérieur de la région, à Québec. Le 10 septembre 1879, le Séminaire de Chicoutimi acquiert la première presse d’impression dans la région. Son prix d’achat s’élève à 200 $, un montant très important pour l’époque. Le Saguenay est alors le premier journal imprimé à Chicoutimi à partir du 19 septembre 1882 jusqu’au 14 août 1883, un journal hebdomadaire fondé par Auguste Béchard de Québec. L’abonnement annuel se détaille à 1,50$.
À la disparition du journal Le Saguenay, la région se retrouve sans publication officielle pendant trois ans. Alphonse Guay achète l’imprimerie du Séminaire au prix de 300 $ et édite le journal Le Réveil du Saguenay à partir du 12 août 1886 dans sa résidence. C’est l’ancêtre du Progrès du Saguenay, publié pour la première fois le 19 août 1887. L’abonnement est alors à 1 $ par année. Durant ses décennies d’existence, l’objectif principal du journal est la défense des intérêts de la région. Une longue histoire se dessine ensuite pour ce périodique riche en documentation. Aujourd’hui, il est publié sous les noms Le Quotidien et Le Progrès-Weekend.
La série Documents (P002, S02) de la Collection de la Société historique du Saguenay comprend principalement des manuscrits et des reproductions. Ils traitent de sujets variés : fondation de paroisses, inondations du lac Saint-Jean de 1928, grèves ouvrières, Val-Jalbert et industrie de la pulpe, vente de biens immobiliers, commerces, etc. La série couvre les années 1534 à 1977, elle mesure 16,28 mètres de documents textuels et contient 322 photographies, 152 images imprimées, 151 cartes géographiques, 108 dessins, 44 dessins d’ingénierie et techniques, 11 objets, 9 dessins d’architecture et 3 sceaux.
Lettre de Pierre-Eugène Guay 1918
Né le 28 octobre 1893 et baptisé Pierre-Eugène-Irénée-Isidore Guay, il est le fils de Maria Morin et de Joseph-Dominique Guay, propriétaire du Progrès du Saguenay et maire de Chicoutimi à deux reprises (1895 à 1903 et 1922 à 1924). Il suit ses études au Séminaire de Chicoutimi, puis en droit à l’Université Laval. Il s’enrôle dans l’armée comme membre du corps d’élèves officiers du 19th Alberta Dragoons et devient lieutenant à Edmonton le 4 avril 1916 dans le 233e bataillon du corps expéditionnaire du Canada. C’est alors qu’il quitte pour la Grande-Bretagne et rejoint les effectifs du 22e Bataillon dans la région des Flandres en avril 1917, aujourd’hui connue sous le nom de Royal 22e Régiment, une division majoritairement francophone.
Entre le 28 janvier 1916 et le 26 avril 1918, Pierre-Eugène écrit régulièrement à ses parents. Il envoie en tout 71 missives. L’ensemble des correspondances originales est conservé à la Société historique du Saguenay, mesurant en tout 4,4 centimètres de documents textuels. Le contenu de ses écrits révèle son quotidien et ses humeurs aux champs de bataille, souvent extrêmement touchants.
Dans sa dernière lettre datée du 26 avril 1918, il prie pour que la guerre se termine rapidement. Cinq jours plus tard, il décède atteint par un obus lors d’une inspection de routine. Il est inhumé au cimetière militaire de Wailly, situé dans le département du Pas-de-Calais, au nord de la France. Son décès cause un grand émoi dans la région. Son père a publié plusieurs de ses lettres dans son journal, ce qui a permis à la population de suivre son parcours et ses exploits. Un service funèbre a lieu à la Cathédrale de Chicoutimi le 17 mai 1918 et un monument est érigé au cimetière Saint-François-Xavier en sa mémoire.
La série Documents (P002, S02) de la Collection de la Société historique du Saguenay comprend principalement des manuscrits et des reproductions. Ils traitent de sujets variés : fondation de paroisses, inondations du lac Saint-Jean de 1928, grèves ouvrières, Val-Jalbert et industrie de la pulpe, vente de biens immobiliers, commerces, etc. La série couvre les années 1534 à 1977, elle mesure 16,28 mètres de documents textuels et contient 322 photographies, 152 images imprimées, 151 cartes géographiques, 108 dessins, 44 dessins d’ingénierie et techniques, 11 objets, 9 dessins d’architecture et 3 sceaux.
Edmond Pilote 1970
Edmond Pilote réalise une entrevue le 16 novembre 1970 dans le cadre du projet de collecte de mémoires de la Société historique du Saguenay. Dans son témoignage, il raconte son histoire et celle de sa famille. Il est né à Saint-Félicien le 28 octobre 1895, fils de Charles Pilote, cultivateur et forgeron, et de Marie Allard. Sa carrière et ses implications s’orientent autour de l’agriculture. Il est, entre autres, président de la Société d’Agriculture et voyage partout dans la province et ailleurs. Il partage d’ailleurs certains de ses voyages, notamment dans l’ouest canadien et américain. D’autres passages témoignent des grands moments de l’histoire de la région et des réalités propres de l’époque, comme l’exode des travailleurs aux États-Unis, la grippe espagnole, les réfugiés lors de la conscription de 1917, le travail à la ferme, les grandes familles et les faibles moyens de subsistance, l’éducation et les écoles de rang, les décès fréquents, etc. Cette mémoire de vieillards se démarque par sa richesse et sa représentativité de l’époque concernée.
Les célèbres mémoires de vieillards de la Société historique du Saguenay (P002, S03) comptent 841 entrevues dirigées par Mgr Victor Tremblay et ses acolytes auprès de personnes âgées. Débutée en 1934, la collecte d’entrevues se poursuit jusque dans les années 1970. Les témoignages recueillis dépeignent les réalités d’il y a 100 ans. Ils reflètent la dureté du temps où les colons ne comptaient que sur eux-mêmes en l’absence de services et d’infrastructures adéquats. Ce sont des histoires riches en émotions qui nous transportent dans la vie quotidienne des bâtisseurs de la région. Des mœurs et coutumes y sont révélées, avec le langage coloré qui nous distingue si bien! À la lecture de ces précieux témoignages, un monde aujourd’hui disparu ressurgit, réanimant au passage ces cultivateurs, mères de famille, prêtres et forgerons qui formaient la société d’autrefois.
« L’histoire c’est la vie, la vie réelle, telle qu’elle est vécue, avec ses faits et gestes, actions et réactions, avec ses effets, les impressions qu’ils produisent, la façon de les comprendre et de les subir, avec ses rêves, c’est-à-dire ses ambitions, ses triomphes et ses déceptions; et le meilleur témoin de l’histoire c’est celui qui l’a vécue. » Victor Tremblay
Inondations du lac Saint-Jean en 1928
Au tournant du XXe siècle, la croissance économique de la région est en plein développement, entre autres à Roberval grâce aux ressources exploitables du lac Saint-Jean que sont le tourisme, la navigation et l’industrie du sciage. C’est alors que les forces hydrauliques du lac et de ses rivières se démarquent et attirent des gens du monde des affaires. Des projets d’exploitation se dessinent dans le but d’utiliser le lac Saint-Jean comme réservoir pour son potentiel hydroélectrique. Un regroupement de cultivateurs se forment dès 1903 dans le but de faire entendre les inquiétudes des colons face aux impacts du projet.
Le 18 décembre 1922, la compagnie Duke-Price annonce la construction de la centrale hydroélectrique d’Isle-Maligne, impliquant un haussement des eaux du lac et une première inondation de terres. Quatre ans plus tard, soit le 24 juin 1926, un relèvement des eaux atteint des basses terres, cette fois illégalement et sans préavis. Les dégâts sont nombreux dans les paroisses. Un comité de défense est créé par des hommes de tête, ayant comme porte-parole Onésime Tremblay (1856-1947). L’objectif est d’obtenir justice auprès du gouvernement et de se réapproprier les terres.
À partir du 21 mai 1928, la crue des eaux du lac dépasse l’ordinaire. Des routes, des ponts, des lignes de chemin de fer, des maisons et des institutions sont inondés, causant des expropriations et des bris de services essentiels. C’est seulement au début du mois de juin que les précipitations cessent et que le surplus d’eau du lac peut être rejeté tranquillement. La limite acceptable préalablement entendue de 17,5 pieds de hauteur est dépassée sans interruption du 19 mai au 30 novembre 1928. Le plus haut niveau atteint est à 25,1 pieds le 31 mai. Des démarches sont entreprises pour réclamer les dommages causés par les inondations de 1928, mais la décision des tribunaux n’est pas en faveur des cultivateurs.
La série Photographies (P002, S07) de la Collection de la Société historique du Saguenay couvre la période 1856 à 1978 et comprend 37 865 documents iconographiques. Deux albums sont entièrement consacrés aux inondations du lac Saint-Jean en 1928 – contenant 431 photographies et 5 cartes géographiques – et aux fêtes du Centenaire de la colonisation du Saguenay de 1938 – contenant 381 photographies et 2 documents textuels.
Centenaire du Saguenay de 1938 à Grande-Baie
De grandes festivités sont organisées du 3 juillet au 28 août 1938 pour célébrer les 100 ans de l’ouverture à la colonisation de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Les 78 paroisses du Royaume du Saguenay se rassemblent autour d’un objectif commun : coordonner des activités en lien avec l’histoire de la région, comprenant la mise en scène d’un spectacle connu sous le nom de Pageant des fêtes du centenaire.
Pour l’occasion, les couleurs saguenéennes sont créées et adoptées comme symbole caractéristique de la région du Saguenay. Elles représentent l’union fraternelle entre les différents groupes de bâtisseurs. De cette création découle de multiples objets promotionnels, costumes de célébration et bien sûr, le drapeau du Saguenay–Lac-Saint-Jean, officiellement reconnu par le gouvernement du Canada comme emblème des citoyens de la région. Chacune des 78 paroisses participantes aux fêtes du centenaire possède son modèle de robe de cérémonie comprenant les trois mêmes éléments : la robe, le gilet et le chapeau. Des parades dans les rues sont organisées dans lesquelles hommes, femmes et enfants revêtus du costume défilent fièrement.
À partir de 1938, le 11 juin est déterminé comme jour d’anniversaire du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Cette date significative est officialisée par une proclamation signée de chaque municipalité en 1990.
La série Photographies (P002, S07) de la Collection de la Société historique du Saguenay couvre la période 1856 à 1978 et comprend 37 865 documents iconographiques. Deux albums sont entièrement consacrés aux inondations du lac Saint-Jean en 1928 – contenant 431 photographies et 5 cartes géographiques – et aux fêtes du Centenaire de la colonisation du Saguenay de 1938 – contenant 381 photographies et 2 documents textuels.
Projet de chemin de fer de Québec au Lac-Saint-Jean en 1865
Au milieu du XIXe siècle, les voies d’accès à la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean sont limitées aux voies navigables. Partout dans la province, les besoins en transport sont criants en l’absence de routes reliant les grands centres aux régions de colonisation. Le 22 mai 1865, P.-A. Tremblay réalise un projet d’exploration pour la continuité du chemin de fer de Québec au Lac-Saint-Jean. Quinze ans plus tard, le chemin de fer est praticable grâce à la Quebec and Lake St John Lumbering and Trading Company. Ce n’est qu’en 1888 que le premier train en provenance de Québec arrive à la gare de Roberval. Cinq ans plus tard, soit en 1893, un premier train se gare à Chicoutimi.
L’arrivée du chemin de fer joue un rôle extrêmement important dans le développement social, économique et démographique de la région. Par exemple, entre 1871 et 1921, la population augmente de 318 % avec une répartition équilibrée entre le Saguenay et le Lac-Saint-Jean. Le transport de marchandises, quant à lui, triple. En 1918, les rails du Saguenay–Lac-Saint-Jean sont nationalisés et passent entre les mains du gouvernement fédéral avec la Canadian National Railways. Malgré les réticences de certains, l’avènement du chemin de fer a été un pilier du développement régional québécois.
La série Cartes et plans (P002, S08) de la Collection de la Société historique du Saguenay est constituée d’un ensemble de 1 562 cartes géographiques, 140 dessins d’ingénieries techniques, 17 dessins d’architecture, 6 documents textuels, 3 images imprimées et 2 photographies. Couvrant les années 1529 à 1999, elle contient des cartes générales et partielles représentant le territoire régional, national et mondial, des cartes routières, des plans de la Pulperie de Chicoutimi, etc.
Fabrication de l’aluminium par Alcan en 1963
La région a connu deux essors industriels majeurs : le premier au XIXe siècle avec l’exploitation forestière et la pulpe; le second au début du XXe siècle avec les pâtes et papiers, l’aluminium et les centrales hydroélectriques. Avec les constructions des centrales d’Isle-Maligne (1925) et de Chute-à-Caron (1927) qui offrent les ressources électriques nécessaires, une aluminerie se construit en 1926 dans la nouvelle ville d’Arvida.
De 1901 à 1963, la production d’aluminium est passée de 140 tonnes à près de 750 000 tonnes. La croissance s’explique, entre autres, par le potentiel de ce métal. L’aluminium est léger et fort, il peut prendre la forme désirée, être laminé, moulé, forgé, soudé et étiré. Il se taille rapidement une place d’importance dans les marchés mondiaux. La production se maintient en hausse constante jusqu’en 1956. À ce moment, la concurrence, la baisse de la demande et la chute du prix de vente du lingot d’aluminium forcent la fermeture de 7 salles de cuves à l’usine d’Arvida. Des crises se succèdent, mais l’Alcan poursuit ses modernisations et crée de nouveaux produits qui permettent de conquérir de nouveaux marchés si bien que des installations à La Baie, à Laterrière et à Alma sont construites.
La série Documents audiovisuels (P002, S09) de la Collection de la Société historique du Saguenay est constituée d’images en mouvement, principalement sur bobines et vidéocassettes, et de documents sonores, sur bandes et cassettes. Les documents portent sur des sujets très variés : événements, anniversaires, industries, commerce, agriculture, construction, éducation, famille, religion, politique, sport, loisirs et culture. La série couvre les années 1935 à 2004 pour un total de 176 films.
Extrait d’un documentaire produit par Alcan en 1963. Société historique du Saguenay, P002, S09, SS1, P018
Comtés de la région avant 1928
Au milieu du XIXe siècle, les meilleures terres des plaines du Saint-Laurent sont occupées. Les fils de cultivateurs sont à la recherche de terres pour s’établir, vers le nord de Montréal, la Mauricie et le Saguenay–Lac-Saint-Jean. Le ministère de la Colonisation proclame le comté du Lac-Saint-Jean comme étant le futur grenier de la province! Convaincus, des premiers colons s’y établissent, dont 80 % d’entre eux proviennent de la région de Charlevoix. Ils défrichent leur terre pour pratiquer l’agriculture de subsistance et dès l’automne venu, ils quittent la maisonnée pour les chantiers forestiers dans le but d’obtenir un revenu d’appoint. Les conditions de vie sont difficiles, les terres fertiles se font de plus en plus rares et plusieurs trouvent refuge vers les grands centres urbains.
En 1897, la Société de rapatriement et de colonisation du Lac-Saint-Jean se forme après un demi-siècle d’ouverture à la colonisation de la région. L’objectif est de poursuivre la colonisation et de freiner l’émigration vers les centres industriels de la Nouvelle-Angleterre et du Midwest américain. La Société se distingue des organisations antérieures par son envergure, ses finances et ses objectifs clairs. Elle s’engage d’ailleurs à étendre l’établissement jusqu’au nord du Lac-Saint-Jean, où il n’existe ni route, ni installation. Des actions sont entreprises afin de vanter les avantages de la région. Les stratégies n’ont pas les effets escomptés et la Société est dissoute en 1907. Ses responsabilités sont prises en charge par le ministère fédéral de l’Immigration.
La série Supplément 1 (P002, S11) de la Collection de la Société historique du Saguenay rassemble des documents diversifiés, mais traitant de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean ou de ses habitants : organismes et institutions, communautés religieuses, personnages historiques, publications de livres, monuments ou lieux historiques, industries, lieux touristiques et évènements socioculturels. Elle couvre les années 1831 à 2010 avec un total de 5,36 mètres de documents. Elle contient aussi 460 images imprimées, 138 photographies, 132 cartes géographiques, 24 dessins d’ingénierie et techniques, 23 dessins, 17 objets et 16 dessins d’architecture.
Insurance Plan of the City of Arvida en 1948
La ville d’Arvida est fondée en 1926 par Arthur Vining Davis (1867-1962). Elle est aménagée selon les plans de l’architecte Harry Beardslee Brainerd (1887-1977) et des ingénieurs Hjalmar Ejnar Skougor (1884-1932) et Harold R. Wake (?-1944). Ces derniers s’inspirent du mouvement City Beautiful, bien connu dans certaines villes américaines comme Chicago et Washington. Dans cette vision, l’aménagement de la ville est un moyen d’améliorer les conditions de la collectivité par l’embellissement des espaces suivant une réglementation précise.
Avant-gardiste pour l’époque, Arvida constitue un exemple parfait de ville mono-industrielle planifiée, mieux connu sous le nom de ville de compagnie. Elle se démarque par son envergure, son urbanisme et son architecture diversifiée. Par exemple, il existe 100 modèles différents de maison, basés sur 35 typologies. À la même époque, les villes américaines les plus novatrices ne comptent pas plus de 10 typologies. En 1926, sa construction en série est également exceptionnelle : 270 maisons en 135 jours. Des phases de construction se succèdent et la Commission d’urbanisme d’Arvida est créée en 1942 ayant comme responsabilité la gestion de l’aménagement urbain et le contrôle de l’architecture.
En 2018, le gouvernement du Québec procède à la déclaration du site patrimonial d’Arvida en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel. Le territoire devient ainsi le 13e site patrimonial déclaré au Québec. Ce statut légal implique des mesures exceptionnelles de protection et de valorisation afin de préserver ses valeurs patrimoniales et son caractère unique.
Comme la série précédente, Supplément 2 (P002, S12) de la Collection de la Société historique du Saguenay rassemble des documents de diverses provenances et se rapporte à la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean ou à ses habitants. Elle couvre les années 1709 à 2016 et mesure 5,019 mètres de documents textuels. Elle contient aussi 1 252,285 Mo de documents textuels numériques, 396 photographies, 326 négatifs, 122 cartes géographiques, 109 éléments sonores, 89 dessins d’ingénierie, 89 dessins d’architecture, 55 images imprimées, 50 objets et techniques, 39 documents textuels de grand format (affiches, certificats ou diplômes), 8 films et 3 dessins.
L’exposition est diffusée dans le cadre du projet de traitement de la Collection de la Société historique du Saguenay (P002) au Programme pour les collectivités du patrimoine documentaire de Bibliothèque et Archives Canada, avec l’appui de Ville de Saguenay.