En 1898, le plébiscite sur la prohibition de l’alcool retient l’attention partout au Canada. Depuis plusieurs années, les mouvements anti-alcool faisaient des pressions pour que les gouvernements consultent la population à ce sujet. Chez nous, le journal le Progrès du Saguenay prend clairement position au sujet de cette question. Il est en accord avec la tempérance, la lutte à l’ivrognerie et avec une réglementation plus sévère pour ceux qui troublent l’ordre public sous l’effet d’alcool, mais pas au point d’interdire complètement l’alcool. Il croit plutôt à un contrôle sur la restriction de l’émission des permis d’alcool. Le plébiscite national a lieu le 29 septembre 1898. Dans la région, le résultat est clair : 3142 sont contre la prohibition et 132 sont pour. La population régionale et le reste du Québec avaient bien l’intention de continuer d’arroser le temps des fêtes.
En dépit des nombreuses campagnes de tempérances que mène continuellement le clergé et des lois de prohibition, le commerce de boissons alcooliques est toujours florissant au début du siècle. Lors des élections de 1920, le nouveau Premier ministre L-A. Tachereau, hérite du problème de la boisson. Il va résoudre ce dernier en créant une régie pour la vente d’alcool. Par une loi adoptée le 7 avril 1921, le gouvernement crée la Commission des liqueurs. Dorénavant, les magasins de la régie seront les seuls à pouvoir vendre des boissons alcooliques. Dans la région, il n’y aura qu’à Chicoutimi que l’on pourra se procurer de l’alcool. À Roberval, les hôteliers possédaient des permis d’alcool seulement pour l’été et réservés exclusivement aux touristes. Avec ce type de permis, les citoyens environnants Roberval (Chambord, Ste-Hedwidge, etc. ) pouvaient se faire servir un verre alors que ceux de Roberval devaient absolument commander un repas. On dit qu’il n’était pas rare de voir le même sandwich défraîchi, accompagné tout au long de la journée les verres de bière ou encore les bons vieux whiskys.