Au début des années 1940, la Seconde Guerre mondiale fait rage et le Commonwealth britannique (organisation dont fait partie le Canada, ainsi que la Grande-Bretagne, l’Australie et la Nouvelle-Zélande) cherche une façon de bonifier son plan d’entraînement aérien. Des ingénieurs parcourent alors le territoire du Canada avec comme objectif de trouver les meilleurs terrains dans le but d’y construire des aéroports. Le site de Bagotville est finalement choisi afin d’y installer une unité d’entraînement opérationnel pour les pilotes de chasse du Commonwealth. À cette fonction s’ajoute celle de la protection, puisque cette base sert également à protéger les barrages hydroélectriques des environs et les installations de l’Alcan, essentielles à l’effort de guerre. La Base des Forces canadiennes de Bagotville devient ainsi en 1942 la première unité d’entraînement opérationnel à voir le jour au Canada. De ce fait, elle doit obligatoirement avoir une base auxiliaire, qui peut prendre le relais à n’importe quel moment advenant que des difficultés surviennent.

C’est dans ce contexte qu’un appel d’offres est lancé en juillet 1942 afin de construire l’aéroport de Saint-Honoré. Un extrait de l’édition du 16 juillet 1942 du journal Le Progrès du Saguenay fait état de cet appel d’offres, qui concerne «  […] des travaux de débroussaillement, le régalage, le drainage et la construction de voies de départ et de piste de roulement à revêtement dur  ». Le projet d’aménagement des installations aéroportuaires à vocation militaire est d’abord attribué aux ingénieurs du ministère du Transport de Montréal. Tout comme pour l’aéroport de Bagotville, c’est ensuite la compagnie Ogilvie Limited qui reçoit le contrat de construction des bâtisses et la Highway Paving Company Limited qui a la tâche d’aménager les pistes. Les installations de l’aéroport occupent une superficie totale de 418 acres de terrain. Quatre bâtiments y sont construits : un hangar pour avions, un bâtiment pour loger le personnel, un garage pour réparer les automobiles et un bâtiment des pompes, dont le sous-sol cache des réservoirs de ciment devant permettre d’alimenter le site en eau potable et de le chauffer.

École de pilotage à l’aéroport de Saint-Honoré. Source: Société historique du Saguenay, Fonds Maison de la Presse, FPH50, P02546-01

Source : « Un aéroport à St-Honoré », Le Progrès du Saguenay, 16 juillet 1942, p.1

Plusieurs Honoriens prennent part à la construction de cet aéroport. Parmi ces hommes se trouvent Louis-Joseph Harvey, Joseph Gravel, Jean-Paul Bergeron, les frères Léon et Maurice Simard, Louis-Philippe Tremblay et Honoré Petit. L’aéroport ferme officiellement ses portes en janvier 1945, puisque l’Aviation royale canadienne ne considère plus en avoir besoin et que sa situation géographique et les conditions climatiques de la région sont plus adaptées à un usage civil. Le département des Terres et Bâtiments le déclare comme surplus de guerre en 1946 et les terrains, bâtisses et clôtures sont mis en vente. Pendant la période de l’après-guerre, plusieurs comités ont fait des démarches afin d’y redémarrer les activités, sans toutefois avoir beaucoup de succès. Durant cette même période, des écoles d’aviation opèrent durant la période estivale et des clubs privés y sont créés.

Depuis la fin des années 1960, le Centre québécois de formation aéronautique, une école d’entraînement de pilotes associée au Cégep de Chicoutimi, se sert des installations aéroportuaires de la municipalité afin d’y éduquer de futurs aviateurs. L’école de pilotage ExactAir y offre aussi de la formation en ce sens et propose en plus des vols nolisés en partance de l’aéroport de Saint-Honoré vers plusieurs destinations au Canada et aux États-Unis.