La paroisse de Jonquière a eu son premier curé en 1866, cinq ans après que le curé du Chicoutimi, Dominique Racine, en ait fait la demande à L’Archevêque de Québec. Il s’agit de l’abbé François Gagné, qui y est pendant trois ans. M. J. B. Laliberté lui succède, puis M. Thomas-Pantaléon Bégin, en septembre 1870. C’est ce dernier qui fait ériger canoniquement la paroisse Saint-Dominique, le 7 novembre 1870. En 1874, l’abbé Hubert Kérouack prend la relève. Il fait construire une nouvelle chapelle en pierres, afin de mieux répondre à la demande grandissante. La construction dure de 1876 à 1878. Il demeure le curé de Jonquière jusqu’en 1901.

Pendant que l’abbé Kérouack occupe ce poste, quelque chose d’inusité se produit. En effet, en 1897, l’été est particulièrement pluvieux et orageux. Pendant la deuxième moitié du mois de juin, les orages sont constants. En l’espace de trois semaines, la foudre s’est abattue sur la chapelle de Chicoutimi et a détruit l’église de Saint-Gédéon. Le quatre juillet, un autre orage s’abat sur Chicoutimi, Jonquière, Laterrière, Saint-Anne, Saint-Alphonse et Saint-Fulgence.

C’est la paroisse de Jonquière qui est la plus touchée. Lors de la messe, le curé demande que les fenêtres de l’église soient fermées, mais le temps manque pour effectuer sa requête. Quelques instants après, un énorme bruit se fait entendre alors que la foudre tombe sur l’église. Deux gerbes de feu jaillissent, une allant vers le chœur et l’autre vers la porte. Les murs craquent et des débris de plâtre s’en détachent. Des bouquets artificiels sur l’autel Saint-Joseph brûlent. Le curé se retrouve par terre au pied de l’autel, mais s’en sort indemne.

Une panique générale s’en suit, des cris de terreurs retentissent et la foule se précipite vers la sortie. Malheureusement, la foudre a fait une victime. Un jeune homme de 15 ans, Donat Côté, était appuyé sur un garde d’escalier en métal près de la porte au moment où la foudre est tombée. Il a ensuite été piétiné par ses camarades. Il respirait encore et fut amené au docteur Clarke, qui fit son possible pour le sauver, mais il décéda 15 minutes plus tard, le curé Kérouack à ses côtés. Tristement, il était le seul soutien de sa mère veuve.

De nombreuses autres personnes sont blessées, notamment Alfred Girouard, qui s’est fait de douloureuses brûlures en éteignant le feu. Certaines se sont fait renversées par la foudre, dont le curé et d’autres se sont blessées dans la foulée vers la sortie. Une trentaine de femmes se sont évanouies.

Cette situation inusitée fait grandement réagir, attirant une centaine de curieux qui viennent visiter l’église pour voir les dégâts. Des prières publiques sont prévues, pour demander une protection contre la foudre. Les réparations sont tout de suite prévues et on estime des coûts de 500 dollars.

 

Les informations sont diffusées en partie grâce au Programme pour les collectivités du patrimoine documentaire de Bibliothèque et Archives Canada.

 

P002-S07-SS1-P00108-1

Vue de Jonquière en 1876.

Société historique du Saguenay, P002, S07, SS1, P00108-1.